Livre Souvenirs en cascades

« Une épée doit parler? »

Dans la carrière de Claude Carliez, l?homme de spectacle ne doit pas faire oublier le maître d?armes. Sa passion, sa vocation. Certes, Claude Carliez a laissé sa griffe sur bien des films d?action du cinéma français ou international. Son nom reste étroitement lié à ceux de Jean-Paul Belmondo, Jean Marais, Gérard Depardieu, Roger Moore, Gene Hackman, Sophie Marceau, Yves Montand? Et tant d?autres. Dans l?ombre des plateaux, Claude Carliez fut celui qui régla bien des scènes d?action au cinéma et à la télévision, sans oublier le théâtre et l?opéra.

Pourtant, Claude Carliez fut d?abord un maître d?armes reconnu et respecté. L?enfant de Nancy fit ses premières gammes au fleuret avec deux maîtres qui, pénurie d?acier oblige, donnaient la leçon avec des parapluies : il est devenu maître d?armes en 1946 au terme de trois années de formation à l?Ecole magistrale d?escrime de Joinville.

Sa première salle, Claude Carliez la créa au Grand-Duché du Luxembourg, où il fut même entraîneur de l?équipe d?escrime nationale. Sans des retrouvailles fortuites sur un quai de métro avec André Gardère, un redoutable escrimeur gaucher, qui le fit venir travailler à son côté sur les plateaux de cinéma, Claude Carliez aurait même dû disputer les championnats du monde des maîtres d?armes.

Comment s?étonner alors que jusqu?à la fin de sa vie ? il nous a quittés le 17 mai 2015, à 90 ans? il n?ait jamais cessé de transmettre sa passion pour l?escrime sportive et artistique. Publiés après sa disparition, ses Mémoires - Souvenirs en cascades à fleurets mouchetés (*) - livrent bien des souvenirs sur une vie si riche en actions et les coulisses d?un noble art.

Il y est, par exemple, question du duel si médiatisé entre Serge Lifar et le marquis de Cuevas, dont Claude Carliez fut un des protagonistes avec le regretté maître Pierre Lacaze.

Pour reprendre une formule chère à Claude Carliez : « Une épée doit parler. ».

(*) Ed. Michel de Maule